Besoin de prendre de l'altitude… (cet article reprend un texte publié mardi 24 juillet sur la page du réseau social Livre-de-Visage ;-) de la librairie)
Chers amies, chers amis,
Paradoxal, d'afficher ce sourire dans une interview "décalée" parue ce
matin dans le Républicain Lorrain, et de vous annoncer en même temps une
situation grave?
Depuis jeudi dernier, la Librairie La Préface
se trouve en redressement judiciaire. En clair, lui est accordée une
première période de répit, d'une durée de six mois, où ses dettes sont
gelées, et où l'activité peut se poursuivre, et se développer selon des
axes plus profitables* mais qui n'entrent pas en conflit avec le projet
initial. Somme toute, un répit, nécessairement mis à profit pour, très
rapidement, mettre en place ce qui témoignera à nouveau, dans six mois,
que la librairie est viable et utile.
Qu'est ce qui va changer? En
apparence, peu de choses. Le répit me permet de mettre à nouveau, pour
les semaines à venir, un service de commande en place, et de proposer
plus de nouveautés.
L'arrivée du livre d'occasion (mais cela n'est
pas "nouveau"…sourire) fait partie de nouveaux services après que vous
en ayez manifesté la demande, et c'est plutôt un beau succès : passez
voir, il arrive de nouveaux livres chaque semaine, et souvent de belles
rencontres se font dans les bacs d'occasion!
Par ailleurs, une
librairie vit au sein de son territoire, et travaille avec les
collectivités locales, territoriales. Ce sont des pratiques longues à
mettre en place, qui lui ont fait partiellement défaut, mais les
soutiens manifestés par notre ville, par la communauté de communes, le
département, la région vont dans ce sens, et des collaborations sont en
voie (accélérée) d'élaboration. Il s'agit bien sûr d'approvisionner
bibliothèques et établissement scolaires, mais aussi de prolonger le
travail auprès du public jeune engagé avec certains d'entre vous,
enseignant(e)s, qui se reconnaîtront et que je remercie pour le travail
accompli, et l'aide apportée ces dernières semaines, tout comme je
remercie, de façon étendue, chacun(e) d'entre vous qui aura déjà
contribué à l'activité de la librairie (pas encore suffisante, mais
prometteuse) et y contribuera encore, ce répit nous y incitant.
Voilà. La tradition, dans le commerce, est de d'affirmer que "Oui, tout
va bien!", même si le temps est à la brume ou l'orage. Une librairie
reste un commerce un peu moins "habituel" et s'accommode du ciel
au-dessus de sa tête. Il fait bon lire sous la pluie, ou au soleil. Et
il fait bon, quelquefois, prendre de l'altitude!
*Petit
aparté quant aux dispositions particulières qui réglementent (ou
devraient réglementer) la vente de livres, . Défendant la spécificité du
métier de l'activité "librairie", je me suis entendu dire par un juge
consulaire que "librairie ou pas, un commerce est un commerce…".
Reste que, la Loi Lang, aout 1981, qui régit cette activité, prévoit
quantité de petites choses intéressantes. La plus connue reste le prix
unique du livre (fixé par l'éditeur, avec une remise maximale de 5%
accordée aux particuliers) ce à quoi tout le monde se tient. Soit.
L'article 1 prévoit aussi que "Tout détaillant doit offrir le service
gratuit de commande à l’unité…" : dans l'absolu, quiconque vend du livre
au détail doit également permettre au client/lecteur/consommateur de
commander le livre de son choix ; les libraires s'y plient, jonglent
avec les frais de port, les commandes au détail d'une multitude de
livres "obligatoires" (manuels scolaires, poches, etc…) y consacrent une
grande partie de leur temps et de leur trésorerie, ce "qu'oublient" de
faire une grande majorité de points de vente (grande distribution,
bureaux de presse, jardineries, grandes surfaces de bricolage, de déco,
station services d'autoroute…) sans néanmoins oublier de capter une
grande partie des ventes faciles et profitables qui de ce fait échappent
aux librairies. Concurrence vraisemblablement déloyale, ne croyez vous
pas? Affaire de commerçants, de loi et de sanctions, mais aussi affaire
de consommateurs/clients/lecteurs/citoyens...
Rions un peu : on m' a
rapporté qu'un confrère, dans une région un peu plus ensoleillée, s'est
"amusé" il y a quelques années à mobiliser ses ouailles, et à envoyer à
la "caisse centrale" de ces grandes surfaces du canton, de joyeux
groupes d'une trentaine d'individus, chacun muni d'une liste de livres à
commander (liste à la Prévert, comme j'en vois parfois et comme je me
sentirais volontiers d'en établir), et accompagné d'un huissier mandaté
pour constater que le précieux et obligatoire service de commande
n'était manifestement jamais envisagé, et de relayer l'affaire ensuite
par voie de presse... A garder sous le coude, et éventuellement à
partager… :-)
dimanche 29 juillet 2012
samedi 7 juillet 2012
Lectrices, Lecteurs,
En bientôt deux ans d'existence, cet étrange territoire de rencontre du livre qu'est la Préface (bien modeste boutique au regard de ses aînées et installées consoeurs) aura rarement eu à chercher bien longtemps les expositions qui garniraient ses cimaises, et juxtaposeraient aux littératures, d'autres formes d'expression.
Ces derniers jours, une discussion entre le "tenancier" -et ci-devant rédacteur de la présente- et une fervente et familière lectrice nous faisait envisager de présenter cet été, dans le lieu tenu par le premier, un impressionnant travail "collégial" mené par la seconde, ses consoeurs, certains de leurs élèves, un photographe pertinent, quelques soutiens ayant judicieusement utilisé leurs subsides.
Il s'agit de photographies.
Il est question de lieux et de sujets imprégnés d'un pan sombre de la mémoire des hommes, et du regard que des "humains en devenir" lui ont consacré.
Le texte de présentation ci-dessous vous permettra d'en apprécier pleinement la genèse, la méthode et la portée
Vendredi 13 juillet, à partir de 18h, la Préface vous convie à la découverte de ces photographies, et à ouvrir les yeux et leur accorder du temps.
(A celles et ceux qui ne l'ont pas encore découverte, j'adresse une pressante invitation à profiter des derniers jours (jusqu'à mercredi 11 juillet) de l'Exposition des oeuvres de Carmela Giovinazzo.)
"Nous avons proposé aux élèves de notre lycée , le lycée Jean Morette de Landres , il y a 6 mois environ , de revenir " sur les traces du passé ".
"Notre démarche est partie du constat que nos élèves étaient presque naturellement attirés par le médium de la photographie .
Nous avons voulu les amener à mieux maîtriser leur production d'images , les amener à réfléchir à cette production , à réfléchir à la démarche , aux choix qu'effectue forcément un photographe selon le message , la sensation , l'émotion qu'il souhaite transmettre, qu'il souhaite partager .
Accompagnés d'Eric Didym , photographe qui nous a été recommandé par la DRAC , nous sommes allés sur des lieux fortement porteurs d'un passé historique : la ville de Dresde en Allemagne , puis en Pologne aux mines de Wilieczka , à Cracovie et en particulier son quartier et son cimetière juifs et enfin, les camps d'Auschwitz-Birkenau .
Les photographies qui servent de cadre à la rencontre d'aujourd'hui sont le résultat du travail de nos élèves .
Elles sont le résultat des choix qui ont été nécessaires pour que leur travail ait du sens .
D'abord nous n'avons décidé de ne retenir que les photos réalisées sur le site d'Auschwitz-Birkenau . En effet , au cours du voyage , il nous a semblé évident que les élèves attendaient avec beaucoup d'impatience cette visite qui, par un hasard du calendrier, était la dernière de notre périple .
Ceci s'explique sûrement aussi par le témoignage très touchant, que nos élèves ont pu entendre et auquel ils ont participé avec beaucoup de chance, celui d'un ancien résistant , survivant des camps , Monsieur Predi , qui entre-temps nous a quittés .
Ce choix s'explique ensuite par l'émotion suscitée par la visite d'Auschwiz elle-même .
Enfin , les élèves ont adhéré à la proposition d'Eric Dydim , de constituer des "blocks-photos". Cette idée de "blocks" fait bien sûr référence aux camps , à l'environnement et à l'ambiance que nous avons découverts . En outre , ces montages présentent le double avantage de montrer le travail de tous nos élèves mais aussi de produire un effet assez saisissant .
Des images réalisées sur les autres lieux de mémoire peuvent être consultées dans le carnet de voyage commun qui nous a accompagnés tout a long de ce projet et qui est mis à votre disposition si vous le souhaitez comme "livre d'or" .
Nous espérons que vous aurez plaisir à "admirer" , je ne crois pas que " admirer" soit le mot juste , que vous apprécierez la qualité de notre production et vous remercions . "
En bientôt deux ans d'existence, cet étrange territoire de rencontre du livre qu'est la Préface (bien modeste boutique au regard de ses aînées et installées consoeurs) aura rarement eu à chercher bien longtemps les expositions qui garniraient ses cimaises, et juxtaposeraient aux littératures, d'autres formes d'expression.
Ces derniers jours, une discussion entre le "tenancier" -et ci-devant rédacteur de la présente- et une fervente et familière lectrice nous faisait envisager de présenter cet été, dans le lieu tenu par le premier, un impressionnant travail "collégial" mené par la seconde, ses consoeurs, certains de leurs élèves, un photographe pertinent, quelques soutiens ayant judicieusement utilisé leurs subsides.
Il s'agit de photographies.
Il est question de lieux et de sujets imprégnés d'un pan sombre de la mémoire des hommes, et du regard que des "humains en devenir" lui ont consacré.
Le texte de présentation ci-dessous vous permettra d'en apprécier pleinement la genèse, la méthode et la portée
Vendredi 13 juillet, à partir de 18h, la Préface vous convie à la découverte de ces photographies, et à ouvrir les yeux et leur accorder du temps.
(A celles et ceux qui ne l'ont pas encore découverte, j'adresse une pressante invitation à profiter des derniers jours (jusqu'à mercredi 11 juillet) de l'Exposition des oeuvres de Carmela Giovinazzo.)
"Nous avons proposé aux élèves de notre lycée , le lycée Jean Morette de Landres , il y a 6 mois environ , de revenir " sur les traces du passé ".
"Notre démarche est partie du constat que nos élèves étaient presque naturellement attirés par le médium de la photographie .
Nous avons voulu les amener à mieux maîtriser leur production d'images , les amener à réfléchir à cette production , à réfléchir à la démarche , aux choix qu'effectue forcément un photographe selon le message , la sensation , l'émotion qu'il souhaite transmettre, qu'il souhaite partager .
Accompagnés d'Eric Didym , photographe qui nous a été recommandé par la DRAC , nous sommes allés sur des lieux fortement porteurs d'un passé historique : la ville de Dresde en Allemagne , puis en Pologne aux mines de Wilieczka , à Cracovie et en particulier son quartier et son cimetière juifs et enfin, les camps d'Auschwitz-Birkenau .
Les photographies qui servent de cadre à la rencontre d'aujourd'hui sont le résultat du travail de nos élèves .
Elles sont le résultat des choix qui ont été nécessaires pour que leur travail ait du sens .
D'abord nous n'avons décidé de ne retenir que les photos réalisées sur le site d'Auschwitz-Birkenau . En effet , au cours du voyage , il nous a semblé évident que les élèves attendaient avec beaucoup d'impatience cette visite qui, par un hasard du calendrier, était la dernière de notre périple .
Ceci s'explique sûrement aussi par le témoignage très touchant, que nos élèves ont pu entendre et auquel ils ont participé avec beaucoup de chance, celui d'un ancien résistant , survivant des camps , Monsieur Predi , qui entre-temps nous a quittés .
Ce choix s'explique ensuite par l'émotion suscitée par la visite d'Auschwiz elle-même .
Enfin , les élèves ont adhéré à la proposition d'Eric Dydim , de constituer des "blocks-photos". Cette idée de "blocks" fait bien sûr référence aux camps , à l'environnement et à l'ambiance que nous avons découverts . En outre , ces montages présentent le double avantage de montrer le travail de tous nos élèves mais aussi de produire un effet assez saisissant .
Des images réalisées sur les autres lieux de mémoire peuvent être consultées dans le carnet de voyage commun qui nous a accompagnés tout a long de ce projet et qui est mis à votre disposition si vous le souhaitez comme "livre d'or" .
Nous espérons que vous aurez plaisir à "admirer" , je ne crois pas que " admirer" soit le mot juste , que vous apprécierez la qualité de notre production et vous remercions . "
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