jeudi 4 novembre 2010

Automne, saison des ponts...


(On s'attendrait à qualifier ainsi, une autre saison, printanière, et qui ne tardera pas à revenir, avec ses "ponts" à elle. Mais pour l'instant...)

L'automne littéraire voit habituellement mûrir ses "fruits", jolies récompenses décernées aux ouvrages et à leurs auteurs et qui font, dès que la décision est connue, fleurir de jolis bandeaux - majoritairement rouge sang, comme si la bataille avait à ce point fait rage- sur les couvertures des bouquins élus.
Nous y sommes. Un an après les précédents "fruits" (prononcez prix), deux mois après la rentrée littéraire et ses sept-fois-cent romans, un-et-demi-mois après que les premiers lecteurs ont franchi le seuil de La Préface, nous y sommes. Une récompense ne fait pas un bon livre. Mais à un bon livre, le coup de projecteur qu'accorde l'émergence médiatique due à la saison des "pluies" (prononcez prix) peut s'avérer bénéfique.
Donc, fiat lux! : j'ose attirer votre attention sur deux histoires de pont. La première vient d'être récompensée, déjà : "Naissance d'un Pont", de Maylis de Kérangal, s'est vu attribuer le Prix Médicis, justifié. Roman épique, que les critiques auront décrit comme "à l'américaine", et que vous découvrirez puissant, ciselé par une auteur "qui tient". Qui tient? Tiens? Maylis de Kérangal, fait un bel usage du verbe : tenir, comme on tient en haleine, comme un pilote tient son bolide entre les lisières de la route, aussi sinueuse soit-elle. Tient les promesses d'un auteur à la plume autrefois intimiste et qui s'épanche, prend assurance, une belle assurance, au service d'un univers foisonnant (chacune des figures convoquées à l'élaboration de cet ouvrage -ce pont voué à "plus que désenclaver" cette ville imaginaire de Californie- prend réellement consistance et accompagne le lecteur) , au fil d'un récit épique.
La seconde concourt (oserais-je "goncourt " encore?) et figure avec la première dans le dernier carré* des éligibles à l'onction littéraire suprême : "Parle-leur de Batailles, de Rois et d'Elephants", de Mathias Enard, qui prend le parti de narrer, à partir d'éléments biographiques succincts, l'exil temporaire de Michelange à Constantinople, missionné pour jeter un pont entre l'Europe et l'Asie, sur le Bosphore. Mathias Enard est un virtuose, et un orfèvre. Le livre est une gemme à découvrir.

Pas question de clore ce message sans donner, à celles et ceux qui ne sont pas passés ces derniers temps, de bonnes nouvelles des étagères de la Librairie : elles ne ploient pas encore, mais se sont considérablement chargées ces derniers temps. Effet de saison : les températures chutent,, les livres se regroupent, se blottissent pour se tenir chaud avant de partir dans de nouveaux foyers.
"- Editions Actes Sud?...
- Présentes!
- Sarbacane?
- Présentes! avec quelques romans ados qui vous feront sortir un peu du lit du fleuve,
- Editions "Le Verger des Hesperides"?
- Oui! Dès aujourd'hui sur les rayonnages, et le mercredi 22 décembre (15h) en "chair et en os" pour une séance de lecture de contes...

Et tant d'autres...


* A l'heure où j'écris, le dernier carré se compose de ces deux belles oeuvres et de :
- "La Carte et le Territoire", de Michel Houellebecq
- "Apocalypse Bébé", de Virginie Despentes
Et ce quarteron de bouquins éligibles au Goncourt est présent sur les étagères de La Préface.
Alors...
A bientôt!

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